A l’atelier Fasila’Rimer du lundi, j’aime le moment où je prends place au milieu de mes compagnons d’écriture, le moment où j’étale mes affaires : cahiers, stylos et ma trousse de 4ème dont le parfum de cuir s’est évaporé. J’ai une légère appréhension au fond du cœur : l’ombre de la page blanche se profile… même après tant d’années.
Mais Marianne nous présente déjà les sujets qu’elle a concoctés avec sérieux et précision. Elle travaille beaucoup, notre « cheffe de choeur », elle s’en donne énormément : propositions drôles, inattendues, originales, faciles, difficiles, touchant de nombreux domaines, puis les logiciels de correction, la fabrication de recueils, le site … Un seul mot d’ordre : PASSION.
Allez, ma fille, à ton tour de travailler. Je regarde furtivement autour de moi : les écrivants écrivent vite, sans relever la tête. Ils semblent possédés par la grâce. Pauvre de moi : ça y est, ça recommence, je n’ai aucune idée, un magma englue mon cerveau et ce n’est pas en regardant les nuages par la fenêtre que les vannes de l’Inspiration s’ouvriront… Enfin, tant bien que mal, je retrouve les bras de L’ECRITURE, cette part si précieuse de ma vie depuis la deuxième moitié du XXème siècle.
Vous allez me rétorquer : alors, tu as dû jubiler pendant les ateliers à distance ? Bien sûr, quel bonheur, ce boulevard de temps presque infini, sans horloges. Jubilatoire.
OUI MAIS, où sont passés les fous-rires, la complicité, les émotions, le plaisir de découvrir la sensibilité et une infime part d’intimité sur le visage et dans les gestes de mes camarades lisant leur texte ?
Nous venons de recevoir un courriel de Marianne : reprise des cours en présentiel le 22 juin. Nous arrivons, Marianne !
Témoignage de Sylvette